Une molécule clé identifiée pour combattre les allergies respiratoires

C’est l'objectif que s'était fixé l'équipe de Jean-Philippe Girard menant les recherches au niveau de l’IPBS à Toulouse en collaboration avec le groupe de scientifiques dirigé par Odile Burlet-Schiltz. Après des années passées à étudier les différentes causes à l'origine des maladies respiratoires, notamment l’asthme, ces experts ont récemment fait une découverte qui pourrait révolutionner l'univers de la médecine.

Une meilleure compréhension des allergies respiratoires ouvre la porte vers de nouveaux traitements, une lueur d'espoir pour les millions de patients atteints par ce type de pathologies. Mais en quoi consiste réellement cette découverte majeure ? 

Mieux comprendre la maladie pour l'éradiquer

C’est au niveau de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale, au laboratoire toulousain spécialisé dans la recherche sur le cancer, les infections et les maladies inflammatoires, que les chercheurs ont pu obtenir à un résultat étonnant, concernant la compréhension des allergies respiratoires.

L'équipe de Jean-Philippe Girard travaille sur ce sujet depuis plus d'une vingtaine d'années. Si en 2003, ces scientifiques toulousains ont réalisé une avancée majeure dans ce même domaine en découvrant l’une des molécules responsables du déclenchement de ce type de maladies, leurs efforts acharnés ont encore fini par payer une fois de plus.

Aujourd'hui, les chercheurs toulousains viennent d'annoncer l'identification d’une nouvelle molécule clé baptisée TL1A, présente dès le début de l'inflammation au niveau des poumons. Cette avancée majeure a permis de mieux cerner la maladie en ayant une meilleure compréhension de ses origines.

De cette manière, il est possible d'enrichir les connaissances médicales et pharmacologiques actuelles, ouvrant ainsi de nouvelles portes pour la mise au point de nouveaux traitements visant à éradiquer les cas d’asthme sévères.

Une troisième molécule pour fermer la marche

C’est avec l'ambition de soulager plusieurs millions de personnes à travers le monde que les chercheurs de l’IPBS se sont lancés dans l'aventure. Rien qu'en France, 17 millions de personnes sont atteintes par les maladies respiratoires, dont 4 millions souffrent d'asthme. Grâce à une meilleure compréhension de ces pathologies, il devient plus facile d’y remédier.

Ce n’est pas la première fois que ces scientifiques font parler d’eux dans ce domaine. En effet, l'équipe a déjà suscité beaucoup d'intérêt et a même été reconnue au niveau international il y a plus de 20 ans, après la découverte de la protéine IL-33, qui est également capable de détecter les allergènes et de déclencher des crises d’asthme.

Alors que la deuxième molécule responsable des maladies respiratoires, connue sous le nom de TSLP, a été identifiée dans des laboratoires américains, la troisième molécule, quant à elle, est une nouvelle fois révélée au monde grâce aux travaux menés par l'équipe de Jean-Philippe Girard.

« Jusqu'à présent, deux molécules étaient connues pour être impliquées dans le déclenchement de l'inflammation dans les poumons : IL-33, découverte ici à Toulouse, et TSLP, découverte aux États-Unis. Nous venons de découvrir la troisième, TL1A (identifiée par ailleurs dans la maladie de Crohn, mais on ne savait pas qu'elle était constitutive du poumon) », assure Jean-Philippe Girard. Ces travaux ont été révélés au grand public dans la revue Journal of Experimental Medicine. Grâce à cette révélation, une meilleure connaissance des mécanismes d'allergies respiratoires est devenue possible.