Particules fines et métro : faut-il s'en inquiéter ?

Le métro serait-il dangereux pour notre santé ? Autrefois improbable, la question de savoir si le métro peut affecter notre santé mérite désormais réflexion. Une récente étude sur les niveaux de particules fines dans le métro parisien pourrait en effet éveiller l'attention, même des plus sceptiques. Serait-ce une information alarmante ? Ou à prendre avec des pincettes ?

Les particules fines, c'est quoi au juste et comment les mesurer ?

Les particules fines, également connues sous le nom de PM2.5, sont de minuscules particules solides avec un diamètre inférieur à 2,5 µm. Elles résultent d'un mélange de divers composés chimiques, principalement émis par le chauffage au bois, la circulation routière et les activités de construction.

Ces particules sont nocives pour la santé cardiovasculaire et respiratoire, posant ainsi un risque pour les individus exposés à une forte pollution atmosphérique. Mesurer la taille et la concentration des particules fines dans l'air est crucial, car elles sont associées à des problèmes cardiaques et respiratoires.

En France, les agents de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) surveillent la pollution atmosphérique, mesurant notamment les PM10 (particules de moins de 10 µm) et les PM2.5. La norme actuelle est de ne pas dépasser une moyenne de 25 µg/m3/an. Cependant, la Commission européenne a récemment réduit cette moyenne annuelle à 10 µg/m3/an.

Mesurer les particules fines du métro

Les normes de qualité de l'air concernent principalement l'extérieur, mais elles ont été étendues aux environnements souterrains tels que les métros et les trains, où l'air circule à partir de l'extérieur grâce à la ventilation.

Le métro, largement utilisé avec 12 millions de trajets quotidiens seulement pour la RATP, nécessite une surveillance de la qualité de l'air, car plus de 72 % de la population française y transitent. Avoir un air de qualité dans cet endroit est primordial pour préserver la santé des usagers.

Qualité de l'air du métro : un danger pour les usagers ?

Il est évident que la qualité de l'air dans les métros du monde entier est préoccupante. Selon une étude menée dans différentes stations européennes, l'air ventilé à l'intérieur des stations est chargé de particules fines provenant du trafic routier extérieur. Ainsi, la pollution de l'air dans le métro ne peut être inférieure à celle de l'extérieur.

Les particules fines émises par les activités du métro, telles que le freinage, l'usure des roues et des rails, ainsi que le passage des trains, contribuent également à cette pollution. Des campagnes menées par la RATP ont révélé une moyenne de 15 µg/m3 de particules fines dans toutes les stations souterraines de Paris, s'ajoutant à la moyenne de 15 µg/m3 d'air ambiant dans la capitale.

Ainsi, les usagers du métro doublent en moyenne leur exposition quotidienne aux particules fines lorsqu'ils empruntent ce mode de transport.

Le problème d'expositions aux particules fines est très important lors des jours de fortes pollutions. Il serait idéal de limiter les activités durant ces journées et de faire porter des masques FFP2 dans les enceintes de métro aux personnes fragiles. Mais le plus important est de se focaliser sur l'air que nous respirons pour les années à venir.