Le festival Vélo in Paris a permis de mettre en lumière divers problèmes. Installé au parc floral du Bois de Vincennes, cet événement tant attendu était l'occasion idéale pour beaucoup de découvrir les avancées technologiques en matière de vélo, de tester de nouveaux modèles et d'assister aux nombreuses tables rondes entourant le sujet, notamment le handbike.
Ce dernier est un vélo destiné spécifiquement aux personnes en situation de handicap. Découvrons ensemble les préoccupations abordées durant cet événement sur ce sujet épineux.
Une table ronde sous le signe du handbike
La pratique du vélo est en constante évolution. Pour la sixième année consécutive, le festival dédié à « la Petite Reine », Vélo in Paris, s'est installé au bois de Vincennes. Cet événement a marqué la présence de nombreux conférenciers, mais également des professionnels de la bicyclette.
Des tables rondes sur le sujet ont eu lieu au parc floral afin de débattre de nombreux sujets autour du vélo, tel que l'accessibilité pour les usagers en situation de handicap. Les intervenants étaient :
- Thibault Hardy du CVTCM ;
- Caroline Fruchaud, voyageuse en handbike ;
- Christophe Dérouet de Handivélo ;
- Joël Sick de FFVélo ;
- Marie Lemière, cheffe de projet, chargée de l’accessibilité du cadre bâti, des espaces naturels et des modes actifs.
Pendant que les petits s'amusaient avec les courses de draisienne, les adultes ont eu la surprise de découvrir le handbike. Ce dernier est, d'après Paul Mousny, fondateur d'une association permettant l'accès aux voyages à vélo pour les personnes atteintes d'un handicap, un « vélo à propulsion manuelle, avec un maindalier et pas un pédalier. » Ces dernières ont dorénavant la possibilité de voyager en toute autonomie comme tout le monde.
Paul Mousny déclare que « c'est un outil fabuleux, pour les personnes en fauteuil, par exemple. » Il ajoute par ailleurs : « Parce que le fauteuil, c'est bien, mais le pousser à bout de bras sur des chemins, ce n'est pas très facile. Au bout d'un kilomètre, c'est très compliqué. En revanche, le handbike est un outil qui permet de s'évader complètement, en pure autonomie. »
Christophe Dérouet, quant à lui, est un cycliste non-voyant et fondateur du site Handivélo.fr. Pratiquant le tandem, il évoque les nombreux obstacles que les usagers en situation de handicap connaissent. Pour lui : « La difficulté, bien sûr, c'est d'avoir des pilotes pour nous guider, parce que pour l'instant, on n'a pas trouvé de techniques pour faire du vélo tout seul. Et, l'architecture aussi, les barrières anti-moto bloquent en tandem. C'est aussi un frein pour les personnes qui veulent faire du vélo. »
La question de l'aménagement au cœur du débat
Toutefois, les diverses infrastructures et les aménagements ne sont pas adaptés au handbike. Marie Lemière, chargée de projet à la délégation ministérielle pour l'accessibilité, déclare que « on pense notamment aux chicanes, aux blocs anti-intrusion des véhicules motorisés. On reçoit beaucoup de sollicitations de la part des clubs des fédérations françaises de handisports, qui nous disent qu'il y a des routes et des aménagements qui sont neufs, mais où le handbike ne peut pas passer. »
La question des aménagements est au centre de sa mission. D'après elle, « il y a une diversité de vélos. Il y a des handbikes, des tandems, des tricycles. Donc, il faut prendre en compte toutes les diversités de problématiques et d'obstacles qu'ils peuvent rencontrer. »
La route est encore longue pour permettre à tous de jouir des plaisirs du vélo et que la Petite Reine soit accessible à tous les handicaps.
Benur, un handbike innovant
Le premier handbike accessible à tous s'appelle Benur. Ce vélo si spécial est doté d'un système de rampe intégrée qui permet aux personnes handicapées d'en disposer en toute autonomie.
Benur n'est cependant pas destiné uniquement aux personnes en fauteuil roulant. Il peut être équipé d'une banquette amovible, qui permet à toutes les personnes en situation de handicap de l'utiliser.