La nouvelle réglementation imposant un contrôle technique aux deux-roues mécontente de nombreux conducteurs de motos et de scooters, qui pourraient renoncer à ce mode de déplacement. Désormais, tous les véhicules de la catégorie L seront soumis à cette obligation et devront subir un contrôle tous les trois ans. Une démonstration a été organisée devant les journalistes au Centre Autovision à Montreuil jeudi dernier, d'une durée d'une demi-heure, mais son tarif demeure encore inconnu.
Quel sort attend les véhicules non conformes ?
Ce contrôle technique désormais obligatoire pour les deux-roues implique la vérification de 78 points par le technicien, soit moins que pour les voitures. Si un véhicule présente 87 points de défaillance majeure, une contre-visite sera obligatoire dans les deux mois suivant le contrôle, avec obligation de réparer tous les dysfonctionnements identifiés.
Un contrôle nécessaire pour les véhicules dangereux
La moto du président d'Autovision, contrôlée jeudi dernier, s'est avérée non conforme. Cette Yamaha MT10, pourtant récente, était dépourvue de catalyseur, ce qui est illégal et polluant. Ce véhicule devra subir un nouveau contrôle dans deux mois. Cette situation n'est pas isolée, de nombreux motos et scooters risquent de se retrouver dans le même cas lors de leur premier contrôle, n'ayant jamais été soumis à un tel dispositif.
Par ailleurs, une étude menée en 2022 par le cabinet d'expertise CBA a révélé que 7 % des deux-roues ont subi des modifications les rendant dangereux et non conformes, tandis que les cyclomoteurs ont été considérés comme dangereux à hauteur de 8 %.
Les centres habilités à effectuer le contrôle technique
Tous les centres de contrôle technique ne seront pas en mesure de prendre en charge les véhicules de la catégorie L, nécessitant des équipements spécialisés et du personnel formé pour cette inspection. Autovision pourra réaliser ce contrôle dans près de 500 centres, la plupart des contrôleurs ont été formés par le réseau Dekra, détenant déjà leur permis moto.
Il est à noter que certains points de contrôle, tels que le bruit et le bridage, ne pourront pas être effectués sur les scooters avant l'été 2025.
Appel au boycott en France par les passionnés de deux roues
Les véhicules de la catégorie L immatriculés avant le 1ᵉʳ janvier 2017 seront prioritaires pour le contrôle technique. Si cette directive a été appliquée en Europe en 2014, la France la met en œuvre seulement maintenant. Seuls les motos datant d'avant 1960, telles que l'enduro ou le trial utilisées dans les compétitions sportives, en sont exemptées.
Cette mesure a été mal accueillie par de nombreux passionnés de deux-roues en France. La Fédération des motards en colère (FFMC) appelle les utilisateurs de deux-roues à boycotter ce contrôle technique, le jugeant onéreux et inefficace, principalement visuel selon eux.
Selon M. Renoux : « celui qui se sait en défaut va tout faire pour se cacher ou se mettre en conformité au moment où il présente son engin ». Il estime que ce contrôle ne permet pas de réduire ni la pollution ni le bruit. Toutefois, l'État a mis en place des règles strictes, avec une amende de 135 € à tout conducteur n'ayant pas effectué son contrôle technique, et une immobilisation du véhicule est également envisageable.
La FFMC incite les conducteurs de deux-roues à participer à une manifestation à la veille de l'application du contrôle technique, et a déposé un recours contre cette mesure qui sera examiné prochainement par le Conseil d'État.